The Artist
Ca y est, j’ai vu The Artist, le film ultra-césoscarisé. J’ai pris mon temps pour aller le voir. Mais ne croulant pas sous l’or, je ne vais au cinéma qu’à trois occasions : quand on m’invite, quand j’ai des entrées gratuites et quand le prix des séances sont à moins de 5€. Heureusement, ce weekend et pendant 3 jours, c’est le Printemps du Cinéma et toutes les séances sont à 3,50€ : je prends donc sur les économies que je n’ai pas et je m’autorise 2 films : aujourd’hui The Artist, et un autre film mardi.
The Artist donc. J’avais déjà entendu beaucoup de choses au sujet de ce film. Il y a eu les premiers commentaires autour du festival de Cannes. Mais Cannes peut aussi bien apporter de bonnes surprises comme de très mauvais films. Et ensuite, ascension dangereuse : tout le monde va le voir, tout le monde est emballé… Et là je me dis « houlà, il prend la même voie que Intouchables ». Et je vais rarement voir un film que tout le monde adore ! Viennent ensuite les commentaires d’amis et de proches, cinéphiles… Bon même eux le trouvent très bien. Allez, je me décide et j’y vais.
Séance à 13h45 à l’UGC : après un bug des caisses automatiques et une file d’attente ultra-longue, j’entre dans la salle de projection alors que les lumières sont déjà éteintes. Sur l’écran, les premières images du film, juste le titre. Ouf ! je n’ai pas râté les 2 premières minutes comme me l’avait annoncé la fille au guichet. Je ne prends quand même pas le risque d’avancer dans la salle pour avoir une très bonne place bien centrée, je serais capable de me ramasser la figure. Je m’installe au premier siège près de la porte. Il n’y a qu’une petite trentaine de spectateurs dans la salle. Tant mieux, je n’aime pas les salles blindées.
Le film : plutôt pas mal. A un seul moment je me suis dit que le film se trainait, peut-être y a-t-il un passage qui aurait pu être raccourci pour éviter cette langueur. Mais le film tient la route. On a fait tout un tapage autour du jeu des acteurs. Au début, je trouvais ça super, agréable à voir, drôle, parfois émouvant (que ce chien est mignon !). Mais les « grimaces » (pour reprendre les termes du film-même) de Jean Dujardin ont quand même fini par m’agacer un peu sur la fin. Au contraire, Bérénice Bejo a su – de mon point de vue – faire passer les émotions sans qu’on remarque l’exagération des mimiques faciales typiques du cinéma muet.
Il y a pas mal de détails intéressants dans ce film :
- la scène des escaliers où les deux personnages principaux se croisent : l’ascension de Peppy qui monte les marches, la déchéance de George qui vient de se faire virer et redescend au rez-de-chaussée.
- les singes de la sagesse (qui m’ont obsédée pendant tout le film) et qui représentent la personnalité de George : il n’entend pas (à part dans ses rêves), il ne parle pas (il refuse même de parler), il ne voit pas que le cinéma parlant est la voie à prendre (et ne voit pas non plus le film parlant Beauty spot de Peppy)
- la musique est d’un très bon niveau (interprétée par le Brussels Philharmonic et le Brussels Jazz Orchestra)
- il y a aussi des clins d’œil à d’autres film d’Hazanavicius : Le premier film de George Valentin est « A Russian affair » et il jouera avec Peppy pour la première fois dans « A German affair » : petit air de James Bond… ou OSS 117.
Voilà… je ne suis pas une spécialiste des films muets, je n’ai dû voir que quelques Chaplin. Je ne suis pas déçue par The Artist, allez le voir. Et peut-être qu’on en reparlera ensemble un de ces quatre.