Foire grasse 2011 : lettre au maire et aux membres de l'association des Amis du Vieux Lunéville

 

Le 14 mars 2011.

 

Objet : Foire grasse du 7 mars 2011.

 

 

 

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs membres de l’association du Vieux Lunéville,

 

Par l’intermédiaire de l’association Potentiel Solidarité, je me permets de vous faire part de mon mécontentement au sujet de la foire grasse du 7 mars 2011. A l’origine, je vous avouerai que j’ai voulu exprimer mon mécontentement sur mon blog Internet, mais… qui l’aurait lu ? Alors, j’ai voulu passer ce mécontentement sous silence. Et voilà que j’apprends, que je ne suis pas la seule à avoir été déçue ce jour-là, et que les incivilités de la part des camelots se sont multipliés. Alors comment pourrai-je garder le silence ?

 

Dans ma ville d’origine a lieu tous les ans une franche foire, fête aux origines aussi lointaines (si ce n’est plus lointaines) que la foire grasse de Lunéville. C’est à cette occasion non seulement le centre ville qui se transforme mais également le parc municipal et les rues alentours. Et malgré l’envergure de cet évènement, le nombre de camelots, artistes et artisans et la foule des habitants et d’étrangers qui y viennent, jamais je n’ai connu un chaos aussi important que celui qui a eu lieu rue de la République la semaine dernière.

 

Tout a commencé dans la salle d’attente de mon médecin (à proximité du château) le matin. Sujet de toutes les conversations : le bruit qu’on fait les personnes chargées de vérifier l’absence de stationnement dans les rues concernées par la foire grasse et des enlèvements de voitures... à 3 heures !!! Mais n’ayant pas eu ce problème (puisque mon appartement ne donne pas sur la rue), le pire pour moi aura été l’après-midi. Je vous décris volontairement étape par étape ma sortie pour que vous vous rendiez bien compte de ce que j’ai vécu :

-         En ouvrant la porte qui donne sur la rue, impossible d’aller sur le pavé : les fourgonnettes et installations des camelots me bloquant l’accès à droite comme à gauche, j’ai dû me faufiler en déplaçant une chaise, dévisagée par le camelot (vendeur d’escaliers en bois qui se trouvait devant chez moi et l’association Potentiel Solidarité) : je me suis sentie obligée de m’excuser pour le dérangement !

-         De là… du 49 rue de la République à la Banque Populaire rue Banaudon  il m’aura fallu 45 minutes de piétinement, compressée dans la foule à tel point qu’il me fut impossible de m’arrêter ne serait-ce qu’une minute pour regarder ce qu’offraient les camelots. Petit moment de répit toutefois au niveau de la Maison du département, mais juste au carrefour. Vous rendez-vous compte ? 45 minutes !! Et quel profit pour les camelots ? Comment seraient arrivés les secours si, par malheur, une personne y aurait fait un malaise ?

-         J’ai vu des personnes qui ont voulu passer derrière les « stands », n’étant pas intéressées par le marché, voulant simplement entrer dans un commerce ou simplement chez eux : ils se sont faits littéralement injurier par les camelots ! Et moi, personnellement, pour pouvoir entrer dans la pharmacie, il m’aura fallu aller jusqu’en haut de la rue, me coller quasiment aux murs et les longer pour redescendre jusqu’à l’officine. Car impossible de faire autrement.

-         Enfin une fois arrivée à mon point de départ, j’étais tellement fatiguée d’avoir dû jouer des coudes pour pouvoir avancer (1h30 pour faire la rue de la République c’est énorme !) que j’ai abandonné l’idée d’aller plus loin, d’avancer autour du château, et de voir ce que les autres camelots y proposaient. Je m’avance dans le stand de ce marchand d’escaliers en bois qui me demande sèchement « Qu’est-ce que vous faites ? Vous allez où comme ça ? » Surprise du ton je lui réponds timidement « Excusez-moi… je rentre chez moi. » Je m’avance et l’entends dire au jeune garçon qui l’accompagnait : « Bon, les habitants c’est pas pareil, ça va, tu peux les laisser passer ».

 

Je n’ai compris le sens de cette dernière phrase qu’aujourd’hui : ceux pour qui « ça n’allait pas », ceux qu’il ne fallait pas laisser passer, c’était les gens qui voulaient entrer dans un commerce derrière, l’association Potentiel Solidarité. Je trouve ça choquant ! Vraiment choquant !

 

Ces problèmes ne devraient pas arriver ! Un évènement comme la foire grasse demande énormément d’organisation, je le sais, mais vous devez organiser les choses jusqu’au bout et vous assurer que personne ne soit lésé. Il y a des moyens très simples pour éviter ce qui – pour moi – a gâché ma journée :

-         que des membres de l’association des Amis du Vieux Lunéville soient « postés » à différents endroits pour faciliter la circulation des personnes, avec cordialité et le sourire,

-         que la circulation sur les trottoirs soit possible (c'est-à-dire que les fourgonnettes des camelots n’empêchent pas le passage)

-         que les commerces et cabinets médicaux restent accessibles, par un passage matérialisé (barrières aux portes, croix jaune sur le pavé, morceau de tapis rouge commun à tous les commerçants…) et que les clients, patients et commerçants n’aient pas l’impression de « déranger », qu’ils n’aient pas à enjamber x chaise ou barrière, et surtout qu’ils ne soient pas insultés !

 

 

Et d’ailleurs… pourquoi ne pas utiliser l’espace de la cour du château, immense espace malheureusement souvent vide, qui n’a d’utilité – à mes yeux – qu’au moment des fêtes de fin d’année lorsque les jardiniers de la ville y installent leurs décors ou lors de rares manifestation (comme la fête de la courge, dont le nom exacte m’échappe) ? Cela serait un moyen de « libérer » la circulation dans les rues tout en restant dans le quartier, les commerçants n’auraient pas à se défendre face aux camelots et les visiteurs et habitants auraient plus de place pour se balader.

 

            J’espère sincèrement que la prochaine foire grasse se passera mieux. Car, même si cela ne fait pas longtemps que je vis à Lunéville, je garde un très bon souvenir de ma première foire grasse, en 2009 et reste convaincue que tout peut très bien se passer à l’avenir.

 

 

Cordialement,

Melle Emilie.

(évidemment signée de mon nom complet en vrai)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :